Tiré du site passeportsante.net
Travail: fuir les conflits augmente le risque de crise cardiaque et de décès
Les hommes qui fuient un conflit avec un patron plutôt que d’y faire face multiplient par 3 le risque d’être victimes d’une crise cardiaque, et même d’en mourir, comparativement à ceux qui affrontent la situation.C’est ce qui ressort d’une étude suédoise menée dans différents milieux de travail auprès de 2 755 hommes âgés de 41 ans en moyenne.
Pendant 10 ans, ceux-ci ont été sondés à différentes reprises pour mesurer leurs réactions - immédiates et ultérieures - lorsque survient une situation conflictuelle au travail. Et lorsque le conflit survient entre collègues? Le risque de crise cardiaque est multiplié par 4 chez ceux qui ont tendance à fuir la situation comparativement à ceux qui l’affrontent.
Ruminer, source de maladies cardiovasculaires?
Comment fuir un conflit peut-il provoquer une crise cardiaque? « La fuite n’élimine pas la colère - au contraire - et cette colère réprimée revient sans cesse dans la tête : c’est ce qu’on appelle la rumination », explique Sonia Lupien, directrice du Centre de recherche sur le stress humain de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine, à Montréal.
Or, la rumination élève la production des hormones du stress qui, sollicitées de façon chronique, peuvent provoquer une maladie cardiaque et même la mort. « Ce lien entre le stress chronique vécu au travail et les maladies du coeur n’est pas nouveau, et cette étude confirme ce lien », ajoute la chercheuse en neuropsychologie.
Du soutien social pour contrer le stress
Sonia Lupien estime que les travailleurs ont tout intérêt à améliorer leur capacité à affronter les situations conflictuelles.
« Le meilleur rempart contre le stress est le soutien social : les échanges qu’il engendre empêchent de ruminer seul, même dans les situations très stressantes », indique-t-elle.
Elle se dit très critique à l’endroit des modes de gestion misant uniquement sur la performance des employés. « Les employeurs - et les syndicats, là où il y en a - devraient promouvoir davantage de soutien social au sein de leur entreprise, plutôt que de miser sur une gestion qui induit une trop grande pression entre collègues », soutient Sonia Lupien.
Martin LaSalle – PasseportSanté.net
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